(désolée mais je pense que je vais passer à la troisième personne, juste pour essayer c'est pas definitif)
Ava restait par prudence sous le vent en sentant l'odeur d'un énorme prédateur roder dans les parages. Il s'approchait paresseusement d'un terrier de lapins. Elle se tint tapie dans l'ombre d'un arbre en se tenant prète à bondir sur l'animal au moment opportun. Il se rapprocha encore, et encore et ... et une terrible odeur si délicieuse d'humains se glissa sous son nez. Même le puma tourna la tête vers cette nouvelle odeur alléchante portée par le vent comme pour narguer ces deux êtres vivants.
Ava inspira profondement l'odeur alléchante et laissa son instinc la guider, s'autorisant à courir vers la source du fumet. Des randonneurs, établit-elle avant d'y arriver. Deux. Faibles et faciles à tuer.
La jeune semi-vampire s'arrêta sur une branche, surmontant le sentier des chasseurs que les deux randonneurs empruntaient. Ils devaient avoir trente ans, un homme et une femme. Leurs odeurs étaient si alléchantes, lui sentait le fin parfum de la craie mouillée et Ava trouva que sa compagne sentait mille fois mieux que lui. Son fumet, aussi délicat que l'odeur d'une fleur de corail était entouré d'un nuage de parfum humain, sûrement un quelquonque déodorant bon marché qui effacait passablement son odeur naturelle, mais pas assez pour enivrer les sens d'Ava. C'était une torture délicieusement agréable. Elle ferma les yeux pour profiter complètement de son odeur, elle sentit le venin dans sa salive lui bruler la langue sous l'effet de la faim. Elle se pencha vers eux, à deux doigts de bondir de sa branche et de leur tomber dessus.
Mais elle se retint, non, elle ne pouvait absolument pas faire cela, pas avec les Quilleutes à ses trousses. Ils lui rendaient la vie bien difficile ceux-là, après tout, ce n'était pas vraiment de sa faute si elle avait attaqué plusieurs humains sous le coup de la faim. De plus, elle s'en était véritablement voulu après chaque mort qu'elle avait donné. De vrai crises de culpabilité. Elle ne pouvait néanmoins pas se résoudre à quitter cette forêt mais elle avait du quitter Jack et sa confortable petite villa pour se terrer comme une miséreuse dans une grotte d'une forêt voisine de Forks. Elle évitait à tout prix les humains, mais à chaque fois qu'elle croyait reconnaître telle ou telle voiture, elle se précipitait dans la civilisation et l'incontournable se réalisait, les nombreuses odeurs, traces olfactives et parfums dans le vent l'ennivrait et elle attaquait le premier venu. Elle avait donné des sépulcures assez primitives à ses victimes, mais c'était l'intention qui comptait, non ? Et puis, elle s'était griffé le visage et les bras sous l'effet de la culpabilité, elle faisait vraiment peur à voir, elle évitait de voir son reflet dans les points d'eau, mais elle se doutait bien de ce à quoi elle devait ressembler, surtout pour les humains : une figure de beauté irréelle, avec des cicatrices à vifs sur le menton, la machoire, le dos, les bras et les épaules. Des feuilles et de la terre sur les autres parties de son corps et dans ses cheveux. Ses vêtements déchirés et froissés ne faisaient que renforcer l'allure effrayante qu'elle avait inspiré aux humains qu'elle avait déjà rencontrer et créant aussi plusieures légendes urbaines sur elle. Laissant ainsi la trace de son passage pour ceux qui la traquait, dont elle devait bien préciser, faisait partie Jack et Elijah, à son grand regret.
Elle savait que Jack la couvrait de temps à autre, quand elle passait à la villa pour faire un brin de toilette ou reprendre des draps pour dormir dans sa inconfortable grotte, qu'elle déchirait automatiquement lorsqu'elle faisait des mauvais rêves à cause de la culpabilité qui la rongeait.
Elle retourna son attention sur les deux randonneurs ... qui s'étaient déjà fait la malle depuis longtemps, ce qui lui allait très bien. Ava se forca à rassembler ses esprits et à fuir le plus loin possible tant qu'il en était encore temps.
Elle respira à plusieurs reprises pour calmer son appétit et fondit sur un rongeur qui passait par là. Elle le jeta au loin quand elle le termina et essuya le sang qui coulait au bord de ses lèvres avec le dos de son poignet. Elle décida qu'elle pouvait laisser le rongueur qui portait sa trace olfactive, juste pour amuser Jack et sa bande qui croyaient pouvoir l'attraper où et quand ils voulaient. Ils pensaient trouver des traces de mon passage grâce à leur talent, mais la vérité c'est qu'ils en trouvaient uniquement lorque elle le voulait bien. Et Jack le savait pertinement, pourquoi les poussaient-ils à continuer les recherches en faisant semblant de les aider vraiment à retrouver ma trace.
La semi-vampire humma le sol, cherchant la trace d'un gibier plus nourissant, puis elle se releva en prenant une pose plus humaine en se rendant compte qu'elle avait adopté une posture animale, qu'elle avait de plus en plus ces temps ci. Elle frotta sa main avec un sourire contre le tronc d'un arbre puis releva son bouclier autour d'elle et s'engouffra dans le sous-bois. Les rayons de la lumière n'étaient plus aussi filtrés que sous le coeur de la forêt et faisaient doucement scintiller ses cheveux blonds.
Elle repera la piste d'une famille de lapin et les pourchassa jusqu'à les trouver et à les dévorer en faisant disparaitre leurs carcasses avec art. Mais elle se sentait encore affamée et continua de chercher d'autres animaux à se mettre sous les dents. Elle se remit à quatre pattes et passa sous les buissons à la recherche de quelques rongueurs ou petits animaux, et sans s'en rendre compte, Ava traversa les yeux fermés une route goudronnée au même moment, une voiture roulait dans sa direction à soixante-dix kilomètres heures. La petite automobile la percuta avec un grand fracas et la vampire se retrouva projetée contre un tronc d'arbres qu'elle déracina sans le vouloir en tombant dessus. Son bouclier se retira brusquement et elle hurla autant qu'elle le pouvait en sentant une de ses côtes entailler sa peau de l'intérieur. Puis elle se mordit la main jusqu'au sang quand elle sentit ses côtes se remettre en place. Elle se releva en gémissant et en passant une main dans sur son cuir chevelu en notant que les nombreuses entailles qu'elle s'étaient faites se refermaient d'elles-mêmes. Mais celles qu'elle portait pour se les avoir fait toute seule n'avait pas disparues. Elle boitilla vers la voiture qui avait roulé et fait quelques tonneaux dans le fossé, la proprietaire en sortit en titubant légèrement et en portant une main à sa tête. Puis elle accourut vers Ava en sortant son téléphone portable, ce qui signifiait de nombreux ennuis en perspective. Elle la regarda bouche bée marcher vers elle en se tenant une hanche.
-Ca va ? Vous n'avez rien ? Je ne vous avais pas vu, je suis désolée.
Elle détailla Ava de pied en cap en se demandant sûrement comment elle avait fait pour manquer de la tuer. Ava posa sa main sur l'épaule de cette femme et la sentit tréssaillir.
-Je suis également désolée, répondit Ava en posant sa deuxième main sur l'épaule libre de son interlocutrice.
Elle lui sourit doucement et brisa sa nuque, elle prit le téléphone portable et raccrocha pendant qu'une infirmière s'égosillait pour parler à celui ou celle qui l'avait appelée. La jeune semi-vampire porta le corps mou de la jeune femme en sentant une vague de culpabilité la reprendre. Elle reposa le cadavre dans la voiture et lui attacha sa ceinture de sécurité en posant sa tête contre le volant. Elle enfonca ses ongles dans ses paumes en retenant des larmes de culpabilité qui menacait de couler.
Ava fut tenter de laisser la scène comme ça mais elle savait pour avoir frequenter le monde des humains que cette scène ne les satisfera pas. Ils chercheront sans cesse et se rendront vite compte que quelque chose clochait. Elle repartit donc à la chasse et trouva un chien herrant à la limite entre la ville et la forêt et s'adonna à un autre crime sanglant à son humanité, elle vida le chien de son sang et le laissa là, ils penseront qu'elle avait heurté ce chien et avait fait une fausse manipulation en voulant l'éviter.
Observant une dernière fois son oeuvre, elle grimaça en se rendant compte qu'une de ses blessures étaient plus sérieuse que les autres et mettrait plus de temps à guérir. Elle se traina sur plusieurs mètres pour s'éloigner de la scène et monta à un arbre pour se reposer et recuperer.
Mais quand elle faillit s'endormir, l'odeur très distincte de son sang lui parvint au nez. Elle se rendit alors compte qu'elle n'était plus couverte et qu'elle son odeur et celle de son sang la collait et la trahissait. Avec un gémissement, elle prit toutes les forces qui lui restaient et recréa un tout petit bouclier pour la masquer sommairement. Elle se laissa lourdement tomber au sol, abimant au passage sa cheville qui était en train de se reparer et tenta d'effacer en frottant la terre toute trace de son sang. Mais elle ne réussit qu'à l'étaler un peu plus.
Elle était trop fatiguée pour s'en soucier alors elle se forca à courir jusqu'à son repère et tomba comme une masse, mais sûre de ne pas avoir laissé de trace de son passage jusqu'à son repère. S'enroulant dans son drap, elle tomba dans un sommeil reparateur.
Dim 30 Mai - 0:32