Non loin de la frontière

[From premier entraînement…]

Cela faisait à présent plusieurs heures qu’Alice longeait prudemment la frontière qui les séparait du clan des Quileute, assez loin toute fois pour qu’aucuns Loups Garous ne sentent sa présence et se croient menacés. Le problème était que par la même occasion, leur propre odeur ne parvenait pas jusqu’à elle, et en particulier, celles des deux nouveaux Loups Garous, celles qu’elle recherchait. Elle avait évidemment surveillé Emmett et avait vu qu’il était rentré une heure auparavant, bredouille. Il n’avait pas voulut s’approcher de la frontière, et Alice en avait été grandement soulagée, connaissant le caractère impulsif et presque inconscient de son frère. Malgré tout, elle-même hésitait à présent sur ce qu’elle devait faire. Bien sur, elle avait promis à Jasper de ne pas commettre d’imprudence, mais il fallait qu’elle s’approche plus de la frontière pour un meilleur résultat. Et cependant, le moindre signe d’un quelconque défi de la part des Cullen ferait s’enrager les Loups Garous à cran.
Soudain, Alice se figea. Le vent avait porté jusqu’à elle une odeur. Une repoussante odeur reconnaissable entre mille… Une odeur de Loups Garous. Cependant, elle était trop lointaine pour qu’elle puisse l’identifier avec plus de précision. Délaissant ses inquiétudes, elle osa s’approcher un peu plus de la frontière et ainsi risquer de se faire remarquer par le clan adverse. L’odeur se fit de plus en plus précise, comme si le Loup Garou s’avançait également dans sa direction. Finalement parvenue aux abords de la frontière, Alice se figea. Elle en était presque persuadée maintenant, cette odeur lui était inconnue. Etait-ce celle d’un nouveau arrivant chez les Quileute ? Elle n’allait en tout cas pas tarder à le savoir, car ce dernier avançait clairement dans sa direction. Alice savait qu’elle jouait gros. Son attitude allait peut-être déclancher une violente bataille. Elle n’aurait pas du s’approcher si près de la frontière mais le mal était fait. Elle espérait sincèrement ne pas s’être trompée et attendit dans une immobilité totale qui montrait sa nervosité l’apparition du Quileute.

Narik marchait tranquillement dans la forêt, il regardait autour. Rien d'anormal, jusqu'a ce que...

- Vous! que faites vous la?

C'était Mme Cullen, il la regardait fixement, mais ne lui voulait pas vraiment du mal. Cette guerre n'était pas la sienne. Il ne réagirais que si elle l'attaquait. Mais pour l'instant elle paraissait plus tendue qu'autre chose

- Je ne sais pas ce que vous faites la, mais je vois que vous êtes nerveuse. Relachez vous, je ne vous ferais aucun mal.

Il souris et s'assis, adossé a un arbre.

- Bon, sinon que faites vous aussi prés de la frontiére des Quilleutes

Attendant une réponse il regarda un peu le ciel et reposa son regard sur Alicia. Et d'un coup une pensée lui traversa la tête...

- Oh, j'oublie toute convenance, je me présente, Narik Méridor, Quilleute Vagabond.

Il fit un grand sourire en disant cela. Seul les Lycanthropes connaissaient l'histoire du Quilleute Vagabond. Mais ils en parlaient trés peu.

Le Loup Garou ne tarda pas à apparaître et Alice reconnu immédiatement le jeune homme qu’elle avait vu dans sa vision. Ce devait être ce Narik. Cependant, même si elle venait de trouver celui qu’elle cherchait, elle ne relâcha pas pour autant sa vigilance. Une force étonnante émanait de lui et on devinait que des années d’expérience avait fais de lui un Loup Garou aguerri. Grâce à sa rapidité et sa vivacité, Alice pouvait espérer lui tenir tête dans un combat où, plus lourd, il serait légèrement plus lent, mais elle n’avait aucune envie de vérifier cela. Quand il l’aperçu, il s’exclama avec force comme s’il n’avait pas jusqu’alors « reniflé » sa présence :

- Vous! Que faites vous la?

Alice ne répondit pas immédiatement, cherchant à sentir si le danger était réel ou non, mais avant qu’elle ne décide si elle devait fuir, le lycanthrope la rassura avec un sourire.

- Je ne sais pas ce que vous faites la, mais je vois que vous êtes nerveuse. Relâchez vous, je ne vous ferais aucun mal.

Imperceptiblement, Alice se détendit. Il semblait tout disposé à la non-violence et son attitude dépassait de loin ce qu’elle espérait.

-Bon, sinon que faites vous aussi prés de la frontière des Quilleute ?... Oh, j'oublie toute convenance, je me présente, Narik Méridor, Quilleute Vagabond, reprit sereinement le Quileute en s’asseyant, le dos contre un vieux chêne.

La jeune Cullen se permit un sourire. Si elle avait le moindre doute sur son identité, voila qu’il l’avait amplement renseigné, et de plus, elle savait maintenant tout sur ses intentions. Mais elle n’allait pas tourner les talons maintenant ! Pas à présent qu’elle avait peut-être devant elle un précieux allié.

-Je suis Alice Cullen, répondit-elle toujours immobile. Elle n’avait pas bougé depuis son arrivée et n’était pas disposée ni à avancer d’un pas, ce qui pourrait être pris comme un signe de défi, ni à reculer, ce qui pourrait être pris comme un signe de faiblesse. Bien que vous semblez m’avoir reconnue… Je vous assure que je ne vous veux également aucun mal, et quant à la raison pour laquelle je suis ici, déclara-t-elle prudemment, c’est justement pour vous trouver…

Alice marqua un temps. Il était étrange de parler ainsi à un Quileute, mais Narik semblait différent des autres. Il lui avait parlé avec une telle légèreté, et poliment de plus, qu’elle avait presque honte de la répugnance que lui inspirait son odeur, bien qu’elle ne le montrât pas. On aurait dit que le jeune homme avait déjà rencontré des vampires et s'était comme abitué à leur présence.

-Notre clan a eu vent de votre arrivée à vous, et à une autre jeune Quileute. Nous désirions vous rencontrer pour voir si vous… étiez fidèle à Jacob Black, ou… si vous viviez ces évènements avec un peu plus d’objectivité…

La Cullen espéra n’avoir pas trop offensé le Quileute, et continua avant qu’il ai pu réagir.

-Comprenons-nous bien… Les Cullen désirent ardemment que la paix revienne à Forks, et nous savons que les meurtres ne sont pas de notre fait. Cependant, Jacob Black refuse tout dialogue. Selon lui, nous avons rompu le traité et il nous pourchasserait à travers le monde s’il le fallait. Nous avons besoin d’intermédiaires pour le calmer, ou mener une enquête à notre place qui ne pourrait que nous disculper. Il est impensable d’avoir recours à un humain, aussi vous êtes notre seul espoir… Vous, et votre jeune camarade si elle accepte également la neutralité.

Sans s’en rendre compte, Alice avait toujours parlé à la 1ère personne du pluriel, comme si le clan formait un tout, et qu’aucuns membres des Cullen ne pouvaient être dissocié.