Chez Lilou

Le soleil commençait à baisser. Son niveau par rapport aux stores de la petite cuisine de l’appartement sous les combles indiquait à Lilou qu’il était à un peu moins de 4 heures. Cela voulait dire que Jack n’arriverait pas avant plusieurs heures. A cette heure-ci, pour son premier rendez-vous avec Jack depuis qu’il était revenu, Lilou était dans un état indescriptible.

Elle courrait dans l’appartement dans un tel état d’énervement que les chats avaient préféré fuir depuis longtemps. Depuis que Jack lui avait proposé ce premier rendez-vous, elle avait dû affronter de très nombreux problèmes. Le choix de sa tenue, de sa coiffure, comment elle devrait se comporter, que dire… Elle avait finalement choisi une robe bustier bleue dans une boutique de Seattle sans doute un peu trop chère pour son budget mais selon elle, la soirée en valait la peine. Qui savait où Jack l’emmènerait. Il était tellement imprévisible ! Évidemment, elle avait dû acheter des escarpins assortis et même un petit sac qui ne lui aurait servis que pour cette fois. Elle avait relevé ses cheveux dans un chignon très serré et très inconfortable, et finalement, elle avait même osé se trouver belle en s’appréciant dans un grand miroir accroché au mur. Durant les derniers instants avant l’arrivée de Jack, elle s’était évertuée à ranger tout ce que Jack pouvait voir en entrant dans l’appartement. Tout avait fini caché derrière la porte de la salle de bain, une pièce que Jack n’avait jamais besoin d’utiliser. Finalement, Jack frappa à la porte, et la jeune fille accourut lui ouvrir le cœur battant. Quelques minutes plus tard, elle était avachie sur son canapé et défaisait son chignon les larmes aux yeux. Jack avait annulé...

Il s'était excusé : bien-sûr ça n’était pas de la faute de Lilou, il regrettait… Il avait disparu aussi vite qu’il était apparu laissant Lilou imaginer toutes les raisons qui l’avait poussé à annuler leur rendez-vous. Elle en arriva rapidement à la conclusion qu’il ne voulait tout simplement plus d’elle. C’était une fin logique pour cette histoire improbable. Cependant, la douleur qu’avait provoqué le fait de passer de la plus grande des joies à la tristesse la plus profonde aurait pu rendre folle Lilou si Jack n’avait pas rapidement proposé un autre rendez-vous. Lilou redevint la plus heureuse des jeunes filles car le vampire dont elle était amoureuse voulait toujours d’elle.

Elle entreprit de chercher une nouvelle robe car elle ne pouvait décemment pas se présenter devant lui avec la même robe. Heureusement pour elle, une friperie lui racheta son ancienne robe et elle put se procurer une jolie robe noire très resserrée à la taille et plus évasée vers le bas qui mettait ses courbes en valeur. Un nouveau chignon et un maquillage extravagant plus tard, elle se tenait de nouveau devant Jack, encore plus angoissée qu’auparavant. Lorsque le vampire lui annonça qu’ils devaient annuler leur rendez-vous, la tristesse de Lilou laissa peu à peu place à de la colère. Cependant, Jack était parti depuis longtemps quand Lilou réalisa que pour la première fois, elle en voulait à Jack d’agir ainsi. Se rendait-il compte de la douleur qu’il provoquait en jouant ainsi avec elle ? La jeune fille aurait pu se remettre à s’apitoyer sur son sort mais en réalité, elle était fatiguée de pleurer. En cinq ans, elle avait presque réussi à se reconstruire, et voilà que Jack détruisait tout par ses sautes d’humeur ou ses prétendus imprévus.

Lilou était impressionnée de ses propres réflexions. C’était sans doute ces cinq ans de solitude qui lui avaient appris ce réflexe d’auto-défense. Pourtant, quand Jack lui avait proposé ce nouveau rendez-vous, elle avait évidemment accepté, avec cependant une légère réticence qu’il avait peut-être sentit. Cette fois-ci cependant, elle était prête à se défendre. Et si Jack décidait encore une fois d’annuler, il faudrait bien qu’elle lui explique qu’il ne pouvait pas continuer à lui faire des fausses joies ainsi et que s’il annulait à chaque fois, il y avait peut-être une raison plus profonde. Aussi, c’est un peu plus sereine que Lilou patientait avant l’heure du rendez-vous. Elle espérait qu’elle serait assez forte pour montrer à Jack qu’elle lui en voulait un peu, mais au fond d’elle, elle était presque persuadée que cette fois-ci serait différente. Jack l’emmènerait et il parviendrait à se faire bien plus que pardonner. Cependant, l'excitation l'avait presque quittée. La jeune fille se contentait d'arroser la plante verte que ses amis Quileute lui avaient offert. Selon eux, le jour où elle parvenait à la garder en vie, elle arriverait à s'occuper d'elle-même. La jeune fille ne comptait plus le nombre de plantes qu'elle avait vu périr. Mais cer derniers mois, cette dernière plante avait survécu. Lilou avait gardé sa robe noire de la dernière fois bien qu’elle soit un peu froissée, mais ses chevaux était détachés et son maquillage très léger. Sa tenue montrait qu’elle était prête à une nouvelle déception mais malgré tout espérait de toutes ses forces le contraire.

Quand elle entendit toquer à la porte, la jeune fille se tourna vers cette dernière sans bouger, de peur de ce qu’elle allait trouver derrière elle. Finalement, la voix de Jack lui parvint de derrière le battant.

-Lilou ... Lilou ouvre moi, c'est Jack.

La jeune fille hésita un moment avant de se décider à ouvrir la porte. Jack se tenait là, plus beau que jamais. Lilou fut encore une fois impressionnée par sa beauté. Ne pourrait-elle jamais s’y habituer ? A sa main, il tenait un bouquet impressionnant qui amena un sourire radieux sur le visage de Lilou.

-C’est pour moi ?! s’exclama-t-elle ravie en prenant le bouquet de ses deux mains sans attendre de réponse. Elle se pencha pour sentir pleinement le parfum qui s’en dégageait et sa tête disparut presque entièrement parmi les fleurs.

-Je vais les mettre dans de l’eau, finit-elle par décider, une feuille coincée dans ses cheveux, en s’élançant dans son appartement. Elle se souvint avoir rangé un magnifique vase dans la salle de bain, la pièce interdite, aussi préféra-t-elle un simple vase en verre posé sur sa table basse.

-Ca va depuis la dernière fois, demanda-t-elle en plaçant le bouquet dans le vase avec plus de respect qu’il n’était nécessaire. Elle n'osait pas se retourner, de peur de lire sur l'expression de Jack ce qu'elle ne voulait pas voire se produire.

Bien que je pensai qu'elle allait refuser de me laisser entrer, elle m'ouvrit sa porte, dans la même robe noire qu'elle arborait la dernière fois que je lui avais fait faux bond. Belle comme toujours, parfaite à mes yeux d'immortel, pour toutes ses imperfections qui la rendaient juste plus ... réelle. Ses yeux pétillaient, ses joues étaient rouges comme à son habitude et je voyais pulser le sang dans ses lèvres et le long de son cou. Je suivais cette ligne en m'efforcant d'arrêter d'immaginer le gout que pourrait avoir son sang. Et descendit le long de sa frèle silhouett. Cette robe était vraiment magnifique sur elle. Elle semblait tellement humaine, avec cette manie qu'o, les humains de toujours soigner leur apparence pour impressioner les autres. Pour moi, que Lilou soit dans la plus belle des robes où juste en pull et jean, elle restait pour moi un trésor regorgeant de beauté. Mais je m'obligais à relever la tête vers elle et d'arrêter de la détailler en l'imaginant dans le plus simple appreil et de me concentrer sur son visage, visage qui était sombre, comme si elle redoutait ... à juste titre, ce que j'allais lui annoncer. Mais à ma grande surprise, sa mine renforgné se métamorphosa en sourire illuminé en appercevant le bouquet de feur que je tenais à lui offrir. Son sourire me gagna melgré moi et le lui tendis légèrement.

-C’est pour moi ?! s'écria t-elle avec un air visiblement ravi en attrapant le bouquet pendant que je lui souriais.

Elle plongea littéralement à travers les fleurs pour le humer et en réemergea avec un sourire encore plus épanoui que tout à l'heure. Je lui rendais son sourire, amusé par sa réaction typiqument Lilou, et si ressemblant avec le caractère propre à la Lilou que je connaissais si bien.

-Je vais les mettre dans de l’eau, annonca t-elle en filant à travers son appartement en me laissant passer. Je refermai délicatement la porte en tournant dans ma tête ce que j'allais lui dire tout en suivant ses moindres faits et gestes : elle recupera un vase, le remplit d'eau, le posa sur la table basse qui trônait au milieu de son minuscule salon et mit les fleurs dedans les huma une dernière fois avant de me poser une question sans me faire face, s'obstinant à se plonger dans une contemplation quasi-religieuse du bouquet. Ca va depuis la dernière fois ?

J'ouvrais la bouche pour lui annoncer la terrible nouvelle, mais reperant une petite feuille dans ses cheveux, je me déconcentrai tout d'un coup et chuchotait un "oui" tout bas en m'approchant d'elle. Je relevai son visage vers moi, même si j'avais remarqué qu'elle essayait d'éviter mon regard, ce que je ne comprenais que trop bien évidement. Je la fixai dans les yeux, la mettant secretement au défi de détourner les yeux et plongeai ma main sur ses cheveux pour recuperer le végétal coincé entre ses boucles brunes. Je ne pouvais pas encore lui refuser ça, pas encore tout annuler pour voir les fils qui nous reliaient se détendre sans que je puisse faire la moindre chose. J'avais bien evidement déjà essayer d'utiliser mon don sur elle et moi, mais je ne pouvais pas agir, et puis ce n'était pas très juste pour elle. Si elle voulait me detester de quel droit je l'en en privais ? Et puis, elle ne pouvait pas souffrir éternellement à cause de moi. Même si j'avais perdu mon âme, et sûrement une majeure partie de mon coeur, je sentais bien que la tolérance humaine avait tout de même ses limites.

-Je ..., commençai-je un peu incertain.

Evidement, j'avais annulé ma reservation au restaurant italien que j'avais dégoté tout près, une très bonne critique des habitants du coin, il était apparement là depuis plus d'une trentaine d'années, et j'avais même déjà entendu Edward et Bella Cullen en parler un jour. Quand je pense que tous ses empechements étaient à cause d'Ava. En plus, j'avais reçu l'interdiction formelle de parler de la traque d'Ava à Lilou, par les Quilleutes qui l'entouraient et qui ne perdaient pas une seule occasion de me montrer à quel point ils ne m'aimaient pas, moi et ma chère amie New-yorkaise, en fait je crois que tous trois meprisaient tous ceux qui avaient été en contact avec Elijah ou Lilou il y a cinq ans et qui avaient sérieusement endommagé leur santé menale. Pour en revneir à mon problème de rendez-vous j'avais un jour entendu parler Meaghan parler d'un établissement assez particulier, enfin, pour moi et mes deux siècle, il était très moderne et au moins il aurait le bénéfice de surprendre un peu Lilou. Malheureusement j'allais devoir m'arranger avec les Quilleutes, et je doute qu'ils me fichent la paix ce soir, alors au moins, il vallait mieux que l'on prenne beaucoup d'avance si on voulait avoir une soirée d'une longueur acceptable.
Si je mettais la main sur Ava, elle me le paiera de m'avoir infligé ça.

-J'étais en train de me dire que ta tenue sera impeccable pour le lieu où nous allons.

J'attendais rapidement sa réaction en esperant qu'elle n'ait pas remarqué le piètre compliment que je lui avais tellement ambigu qu'elle ne l'avait sûrement même pas remarqué.
*Bravo Jack, je crois bien que c'était la pire réplique que tu n'ai jamais sorti !* Je baissai les yeux, embarrassé par ma propre sottise en me mordant rapidment la lèvre inférieur pour essayer de m'intimer de ne plus rouvrir la bouche si c'était pour débiter des ânneries pareilles.

-Enfin ... ce que je veux dire ... c'est que ... enfin ... ta robe est très jolie.

Oh, je crois que si j'avais été humain, j'aurais sûrement senti tout mon sang remonter dans mon visage, mais comme je n'étais pas humain, je me suis rattrapé sur une autre phrase que j'esperais moins pathétique :

-Prépare tes affaires, je t'ammène à Seattle.Oh et, est ce que je peux téléphoner quelque part ? Dans ta salle de bain ?

Bah oui, il fallait bien que je previenne le chef de la meute du coin que je n'allais pas assister à cette ravissante chasse à l'homme mangeur d'être humain que j'aidais, entre paranthèse, en lui offrant des draps propres. Je m'en voulais de jouer à l'agent double dans deux parties dont j'avais une très bonne opinion. Mais qui devais-je trahir ? Ava, qui malgré ses derniers actes faisait parti de ma race et même de ma famille. Ou les Quilleutes, qui étaient quand même mes ennemis naturels bienq qu'ils assurent la sécurité de tous les humains que je connaissais ici. J'haussai un sourcil interrogatif à Lilou et je me dirigeai d'un pas lent (de vampire) vers ce que je pensais être la salle de bain

Alors que Lilou s’affairait tant bien que mal à placer dans la meilleure disposition possible les fleurs du gigantesque bouquet offert par Jack, elle sentit un bruissement derrière elle. Bien avant qu’elle n’ait même eu l’idée de se retourner, un frisson glacé la parcouru quand la main du vampire effleura sa joue. Sa deuxième main vient rejoindre la première et Lilou se retrouva coincée dans l’emprise glacée de Jack. Ce dernier approcha son visage de la jeune fille et sous l’intensité de son regard, Lilou ne pouvait plus détourner les yeux. Jack était vraiment très proche d’elle. Il avait même rarement été aussi proche. Le souffle de Lilou s’accéléra tandis qu’elle sentait son cœur s’affoler. Quand le doux parfum de Jack lui parvint, elle eut une brusque envie de se jeter sur lui, de se coller à lui et de l’embrasser à en perdre haleine. Mais les bras d’acier qui la maintenaient près du vampire l’empêchaient également de s’en approcher davantage.

Il finit cependant par dégager une de ses mains qui alla se perdre dans la chevelure de Lilou. La jeune fille tétanisée le vit récupérer une petite feuille sans pouvoir réagir. Après un instant, il replaça une distance de sécurité entre eux deux qui permit à Lilou de reprendre ses esprits. Son esprit un peu plus clair, elle remarqua que Jack semblait chercher ses mots. Il avait l’air quelque peu désemparé, ce qui était très surprenant chez lui. La mine de Lilou s’assombrit légèrement. S’il hésitait tellement avant de parler, sans doutes était-ce parce que ce qu’il voulait dire n’était pas très agréable à entendre.

-Je ... J'étais en train de me dire que ta tenue sera impeccable pour le lieu où nous allons.

Le visage de Lilou exprima très clairement par quelles émotions elle passait. La surprise de ne pas entendre ce qu’elle redoutait que Jack allait dire, la joie de comprendre que leur rendez-vous n’était pas annulé, et enfin l’incompréhension face au sous-entendu de Jack sur sa robe. Etait-ce de l’ironie ? Jack jeta un coup d’œil inquiet à Lilou, qui, muette ne sut que dire et finit par reprendre sans grande assurance :

-Enfin ... ce que je veux dire ... c'est que ... enfin ... ta robe est très jolie.

Son malaise paraissait tellement humain que Lilou faillit fondre devant lui. Ses joues prirent une teinte rosée alors qu’elle essayait de ne pas sourire, comme les ladies reines de modestie savent si bien faire. Toujours aussi gêné, Jack reprit rapidement :

-Prépare tes affaires, je t’amène à Seattle. Oh et, est ce que je peux téléphoner quelque part ? Dans ta salle de bain ?

Lilou, trop occupée à sourire de toutes ses dents, pris une seconde de trop à réaliser l’ampleur de la catastrophe qui s’annonçait. Jack, avec la vitesse de ses mouvements, même ‘ralentis’, incomparable à celle de Lilou, s’était déjà avancé vers la salle de bain et levait la main vers la poignée de celle-ci. Lilou vécu comme au ralentit la scène qui suivit. Elle poussa un cri en s’élançant pour devancer Jack, et pour se faire, cru bon de se prendre les pieds dans sa robe et de s’étaler sur sa table basse.

C’était évidemment trop tard, Jack venait d’ouvrir la porte de la salle de bain et tous deux purent assister à une avalanche d’objets, de vêtements plus ou moins propres, de coussins et couvertures et de vieux journaux. Lilou poussa un gémissement et voulut se cacher la tête dans ses mains pour ne pas avoir à affronter la réaction de Jack, c’est alors qu’elle sentit sa douleur. Elle venait de se couper légèrement la main avec un débris de verre… De verre ? Baissant les yeux, Lilou aperçut tout d’abord l’état de sa robe : tachée d’eau, de feuilles et de tiges collées au tissu.

-Ma robe, gémit la jeune fille. La robe pour laquelle Jack venait de la complimenter… Son unique robe de soirée ! Paniquée, la jeune fille continua son inspection et comprit avec horreur que s’affalant sur la table, elle s’était également affalée sur le magnifique bouquet de Jack et le vase, brisé en mille morceaux avaient laissé s’échapper son contenu qui s’était éparpillé.

-Oh non, souffla-t-elle les yeux brillants de larmes. Ton bouquet… Le bouquet offert par Jack qu’elle s’était promit en elle-même d’aduler jusqu’à sa sècheresse la plus fatale. Pouvait-il y avoir pire scénario ? La jeune fille aurait aimé pouvoir disparaître à cet instant, mais comme évidemment, elle n'avait pas ce pouvoir, elle choisit de se mettre à genou dans la flaque d’eau et entreprit de ramasser toutes les fleurs une à une en répétant :

-Désolée, je suis désolée… Je vais nettoyer…

Au moment même où la poignée tournait pour entrer dans la salle de bain, une avalanche d'ojet me tombèrent dessus, en esquivant rapidement tous ceux qui risquaient de presque m'assomer et entendis avec horreur le bruit mas d'un corps qui tombe au sol, sûrement celui de Lilou et un bruit plus aggresif à mes oreilles : celui d'un objet en verre qui se brise, l'odeur acre de l'eau qui s'étale par terre, celle des fleurs qui libère leurs spores odorantes en s'écrasant contre le sol.
Je me retournai très vite et réussis à lire ma propre incompréhension dans les yeux de Lilou, la détaillai rapidement avant de sentir une odeur acre qui fit grésiller le venin dans ma bouche. Son sang.

-Ma robe, se plaignit la jeune femme en détaillant tout ce qui l'entourait, dont la table basse qu'elle avait heurté et le vase fracassé par terre. Elle regarda sa robe déchirée en bas et au niveau des genoux là où ils avaient heurté des débris de verre. Oh non, ajouta t-elle et je pu contempler avec un pincement au coeur que ses yeux débordaient de larmes qui pouvaient couler d'un moment à l'autre. Ton bouquet… , continua t-elle en regardant les fleurs, feuilles et tiges éparpillées par terre, qui ne mélaient pas désagréablement l'odeur de la peau de Lilou, à celle de son sang à celle des fleurs à moitié écrasées. Je me forcai d'éviter de regarder sa main entaillé en bavant.

Elle se releva maladroitement et commença à rassembler les morceaux de verre à ses pieds. En plongeant ses genoux dans la flaque d'eau.

-Désolée, je suis désolée… Je vais nettoyer…

Je me déplaçai vers elle et la pris par les mains, pour la relever avant de tenter veinement de m'écarter d'elle en sentant son sang couler doucement sur mes mains. Mais au lieu d'écouter ma raison et de prendre mes jambes à mon cou, je pris une profonde inspiration pour sentir les odeurs florales qui émanaient d'elle et de son sang ... qui me firent un effet que je n'avais pas ressenti depuis au moins plusieurs bonnes décenies. Et bien que j'ai conscience de la bêtise et de l'inconscience du geste que j'allais avoir, je ne me retint pas d'embrasser furieusement l'humaine que je tenais dans mes bras et de prendre une très grande attention à sentir le sang battre irrégulièrement contre ses lèvres, un rythme qui me donnait un tournis vertigineux. Je pris conscience du risque que je provoquai pour Lilou en me rendant compte que mes bras enserraient de plus en plus le lèger corps de Lilou contre moi, la soulevant complètement du sol.
J'ouvris brutalement les yeux et laissai Lilou retomber mollement sur le sol en m'écartant d'elle pour me pencher vers les débris du vase en m'occupant l'esprit et les mains, et en profiter pour diluer le sang de Lilou dans l'eau par terre. Je récuperai tous les débris de verre et je les enroullais dans un pan de mon manteau pour me diriger vers la cuisine pour les jeter en m'intimant au calme le plus profond, bien que mes neuronnes et sens de vampires bouillonnaient sous mon crâne. En jetant les débris dans la poubelle, je remarquai une petite tâche de sang qui était en train de se former à cause des gouttes qui tombaient des débris de verre. Je portai la tâche qui s'élargissait lentement à mes lèvres et gouttait le sang de Lilou.

-Je crois que je devrais m'en aller, chuchotai-je en retirant le bout d'étoffe de ma bouche.

Je me retournais vers Lilou, dont les grands yeux s'élargissaient, si fragiles et innocents. Le temps semblait s'être suspendu mais en vérité, ma conception du temps humains n'étais plus la même, en revanche celle du vampire que j'étais et que je n'avais pas vu depuis le jour de ma création c'était accroître. Je pouvais voir la poitrine de Lilou se soulever bien plus lentement que je ne le voyais d'habitude. Je vis se refleter son visage dans l'étendu d'eau et s'illuminer avec les reflets de lumière du jour qui descendait, comme en suspend. Nous étions absolument différent, j'étais le mal, elle était le bien, comment deux espèces aussi différentes pouvaient s'aimer. C'était limite du Shakespeare, je ne pouvais pas tolerer ça. Je l'avais déjà blessée une fois, mais j'allais continuer à le faire. Si ce n'était pas déjà le cas, j'allais l'anéantir, complètement, et c'était peut-être ça ce que me disait Elijah. Et il avait complètement raison, c'était un humain évidement, mais qui avait plusieurs fois cotoyé des vampires, et avait vu la vraie nature de l'humain, celle que je refusais de voir mais que tous les vampires alimentaient allègrement et avec un grand plaisir. Quand je m'en rendis compte, le temps qui semblait s'être arrêté reprit sa course de façon à peu près normale.

-Je ne peux pas rester ..., dis-je un peu plus fort en essayant de me convaincre moi même.

Mais en voyant Lilou qui m'avait sûrement entendu prète à ouvrir la bouche , je me retournais vers la cuisine, en lui tournant ostensiblement le dos. C'était comme ça que j'allais la blesser, je n'arrêtais vraiment pas de la blesser. Je plongeai le bout de ma manche sous l'eau chaude en pestant de voir l'eau s'étendre sur tout le bout de mon manteau.

-Tu pourrais me dire où je peux trouver du savon je te prie ? Du moment, évidement où il ne se trouve pas dans la salle de bain, fis-je en me moquant doucement.

Alors que Lilou tentait de réunir toutes les fleurs par terre dans une seule de ses mains, de toute manière trop petite pour ce fardeau, elle entendit Jack s’approcher d’elle assez vite. Etait-il énervé ? La jeune fille osa à peine relever la tête mais Jack s’était déjà baissé à son niveau et la releva. De nouveau, le contact glacé de Jack lui fit perdre le contrôle de ses mouvements et elle laissa échapper les fleurs qu’elle venait de ramasser. Jack la fixa un moment avant d’approcher dangereusement son visage du visage de Lilou.

Puis, brusquement, presque sauvagement, il embrassa à pleine bouche la jeune fille qui aurait pu en tomber à terre s’il ne la maintenait pas fermement contre lui. Tous les sens de Lilou s’éveillèrent et les sensations qui s’offraient à elle étaient tellement fortes qu’elle était au bord de l’évanouissement. Jack raffermit sa prise sans cesser de l’embrasser dans une étreinte presque douloureuse pour l’humaine, mais loin de s’en plaindre, cette dernière s’accrochait tant qu’elle pouvait au demi-dieu en face d’elle sans même se rendre compte qu’elle ne touchait plus terre dans les deux sens du terme.

Aussi soudainement qu’il s’était jeté sur elle, Jack s’écarta brusquement, l’air presque apeuré. Lilou se retrouva sur le sol, tremblant de tous ses membres comme si elle venait de frôler la mort ou le paradis, ou les deux réunis dans une même action. Laissant sans doute Lilou se remettre de ses émotions, Jack se mit à nettoyer les dégâts qu’elle avait provoqué et en quelques instants la pièce fut propre. De la cuisine, la jeune fille qui s’était prudemment appuyé contre le dossier de son canapé aperçut Jack de dos s’immobiliser. Il chuchota quelques mots trop bas pour que Lilou ne puisse l’entendre oubliant peut-être que son ouïe n’était pas aussi développée que la sienne. Il se tourna ensuite vers elle qui se figea, toujours sous le choc de ce qu’elle venait de vivre.

Jack toujours aussi prudent et réservé… Venait-il de perdre pied ? Etait-ce là son vrai visage ? Il y avait de l'amour, de la passion dans ce baiser... Aimait-il donc Lilou autant qu’elle-même l’aimait ? Jack se contenta de l’observer en silence un long moment pendant lequel Lilou se sentit fondre sous son regard. Un instant, les yeux de Jack passèrent sur la main blessée de Lilou. C’est vrai ! Elle saignait… Le parfum de son sang devait incommoder Jack. Il semblait par moments tellement humain qu’elle en venait à oublier sa vraie nature.

-Je ne peux pas rester … déclara soudainement Jack à Lilou qui cherchait un intérieurement moyen d’atteindre un pansement caché dans un placard au fin fond de sa salle de bain. Trop effarée pour dire un mot, Lilou se tétanisa en fixant douloureusement le vampire qui se détourna, presque gêné.

-Tu pourrais me dire où je peux trouver du savon je te prie ? Du moment, évidement où il ne se trouve pas dans la salle de bain… !

Sans relever la dernière moquerie de Jack, Lilou secoua lentement la tête sans quitter Jack du regard avant de pouvoir enfin parler, ce qu’elle fit en se précipitant vers lui. La promesse qu'elle s'était faite de ne pas laisser partir Jack comme les fois d'avant la saisit comme une fièvre.

-Non non non… Tu ne peux pas partir maintenant après ce que tu viens de faire ! Tu sais comment on appelle ça ? De la torture, s’exclama-t-elle avec un sourire douloureux sur le visage. Je ne suis pas un petit animal que tu peux prendre et jeter à ta guise !

Sans pouvoir s’arrêter, elle continua de parler avec l’assurance d’une personne qui n’a plus rien à perdre qui s’est déjà préparé au pire.

-En réalité, tu ne peux plus me faire de mal, fit-elle en se prenant la tête. Tu sais pourquoi, parce que je suis déjà morte en-dedans. Depuis cinq ans. Depuis que tu m’as abandonnée ! Moi, je veux revivre, à tes côtés, et je suis prête à tout pour ça parce que je t’aime plus que tout au monde ! Tu veux que je sois organisée ? Je rangerais toujours tout sur on passage ! Tu veux que j’arrête de tomber ? Je ferais du sport, je deviendrais forte ! Tu ne veux plus que je me blesse ? Je porterai nuit et jour une armure en acier ! Tu me trouves trop humaine ? Je deviendrais un vampire pour toi !

La jeune fille finit par reculer et pointa la porte de son doigt en reprenant un calme qui ne lui ressemblait absolument pas et qui renforçait l'impression qu'elle venait de devenir complètement folle.

-Si par contre tu ne veux rien de moi et que tu passes cette porte, je ne t’en empêcherais pas. Mais n’espère pas me revoir un jour sur cette terre.

Sa dernière phrase était une expression gitane dont on se servait très rarement et qui était lourde de sens. L’employer montrait à Jack que la jeune fille usait d'une menace très sérieuse dans son accès de folie.

Lilou ne prit même pas la peine de me répondre par rapport au savon ou à la lessive que je demandais, mais de toute façon, vu comment la tâche était incrustée, il vallait mieux que je brûle mon manteau. Le brûler ! Je ne pourrais absolument jamais m'y résoudre, je l'aimais ce manteau moi ! Mais je n'avais pas plus songé à mes solutions de rattrapage pour éviter d'avoir à endurer l'odeur du sang de Lilou jusqu'à la fin des temps que celle-ci se propulsait vers moi avec une vitesse extraordinnaire ... pour Lilou entendons nous bien, et se rapprocha de moi d'une manière assez horriblement torturante si bien que je me collais contre le mur et m'arrêtais précipitement pour m'éviter de refaire une bêtise. Je m'en voulais de ne pas avoir arrêté de boire du sang humain plus tôt, j'aurais plus supporter tout ça si je l'avais fais avant, je ne me retrouverais pas dans cette épouvantable situation.

-Non non non… Tu ne peux pas partir maintenant après ce que tu viens de faire !

J'évitai son regard en me disant que ce n'était pas la peine qu'elle enfonce le clou encore plus profond parce que je me sentais déjà assez coupable pour cet écart de conduite que je n'aurais pas du m'octroyer.

-Tu sais comment on appelle ça ? De la torture. Je ne suis pas un petit animal que tu peux prendre et jeter à ta guise !

Je braquai soudainement mes yeux à son regard que je tentais justement d'éviter quelques secondes plus tôt, et la fusillai du regard, ce qu'elle me rendit plutôt bien d'ailleurs tout en continuant son joyeux discour sur comment j'avais l'art de lui gâcher la vie. Je le savais très bien moi-même, je veux dire que je n'étais pas assez bête pour ne pas me rendre compte que je passais mon temps à la blesser, même involontairement.

-En réalité, tu ne peux plus me faire de mal. Tu sais pourquoi, parce que je suis déjà morte en-dedans. Depuis cinq ans. Depuis que tu m’as abandonnée !

Je me détournais une fois de plus de son regard, là, c'était elle qui prenait un malin plaisir à me torturer. Elle ne voulait pas que je la torture mais elle ne se genait pas plus que ça pour me faire sentir coupable. Loin de là.

-Moi, je veux revivre, à tes côtés, et je suis prête à tout pour ça parce que je t’aime plus que tout au monde !

Ca je ne l'ignorias pas, mais les humains sont parfois mauvais juges de leurs sentiments, peut-être croyait-elle m'aimer sans que ce ne soit le cas.

-Tu veux que je sois organisée ? Je rangerais toujours tout sur mon passage ! Tu veux que j’arrête de tomber ? Je ferais du sport, je deviendrais forte ! Tu ne veux plus que je me blesse ? Je porterai nuit et jour une armure en acier ! Tu me trouves trop humaine ? Je
deviendrais un vampire pour toi !

Alors là, elle débloquait complètement ! Devenir un vampire ? Etait-elle à ce point desesperée ? Que croyait-elle prouver en lachant des affirmations de ce genre à part qu'elle semblait rêver à une vie parfaite qui n'était qu'une illusion, un beau rêve noyé dans la sauvagerie, le chaos et le sang. Je ne pouvais pas croire qu'elle désirait réellement vivre dans cet état. C'était inhumain ... enfin ... ce n'est plus ce qu'elle serait mais bon.

-Si par contre tu ne veux rien de moi et que tu passes cette porte, je ne t’en empêcherais pas. Mais n’espère pas me revoir un jour sur cette terre.

Elle abusait vraiment, je fixai quelques instants son doigt planté vers la porte de sortit, que j'eus la soudaine envie de passer sans me soucier de ce qui arriverait. Mais en y reflechissant un peu plus, j'étais pratiquement sûr que Lilou serait absolument ravie de tenir parole. Il vallait mieux que je tire cette affaire au clair avec elle d'abord et voir comment tout finirait à la fin.

-Comment peux tu désirer devenir un vampire ? En cet être que tu trouves justement si cruel. Que crois tu que font les vampires ? Tu me reproches de te prendre et de te rejeter à ma guise, mais c'est dans la nature des vampires ! Je ne suis peut-être qu'une exception, tu n'as jamais vu les autres vampires. J'ai bien d'autres soucis en tête que m'occuper de tes états d'âmes. As tu pensé un seul instant à la réaction d'Elijah ?

Je lui maintenais le menton pour qu'elle me regarde dans les yeux, il allait qu'elle m'écoute jusqu'à la fin.

-Comment peux tu désirer ressembler à la créature que je suis ? Je me nourris de sang , je mets fin à des vies sans la moindre culpabilité ! Si j'avais pu choisir, je n'aurais jamais accepté de vivre cette existence, et alors que toi tu as le choix tu preferes gaspiller ta vie pour ressembler à un monstre ? Mais as tu perdu la tête ? Est ce que tu veux me faire perdre la tête ?, ajoutai-je en insisant sur "me", j'étais peut-être un poil égoïste, mais je me souciasi réellement d'elle. Comment Edward avait-il pu supporter son humaine en pleine période où elle est assaillie d'hormones et de désir de rebellion ! J'ai bien d'autres problèmes à regler, dont certains ne sont pas les miens. Alors je te prierais, Lilou de ne pas ajouter sur ma liste mon soucis de ton bien-être. Je dois déjà m'occuper d'Ava et surveiller Meaghan, il ne faudrait pas en plus que j'ai à vérifier que tu ne tentes pas de trouver un vampire susceptible de te transformer !

Je la fusillai du regard encore une fois pour me donner une contenance et croisai mes bras sur ma poitrine.

-Maintenant si tu veux vraiment que je parte, dis le moi plutôt en face !, ajoutai-je, grognon. Mais ne compte pas sur moi pour te transformer en monstre sanguinaire, je ne veux pas prendre le risque que tu deviennes comme Ava ou Crystal. C'est hors-de question !

Et je désignai la porte d'entrée qui trônait à côté de nous comme une spectatrice qui se regalait de la tournure tragique que prenaient les evenements.

Jack avait l’air vraiment fâché. L’idée que mettre un vampire en colère était surement la chose la plus stupide à faire effleura un instant l’esprit de Lilou. Elle agissait de toute façon souvent à l’encontre de toute logique et semblait n’avoir aucun instinct de survie. Elle tenait surement plus de son père irlandais, un humain tout ce qui avait de plus banal que de sa mère, issue d’une longue génération de chasseurs de vampires.

Jack fixait furieusement la porte des yeux, comme s’il avait envie de la réduire en miette. Lilou aimait beaucoup sa porte, mais après tout, si le vampire souhaitait se défouler sur quelque chose, il valait mieux que ce soit sur cette dernière. Finalement, il se tourna vers Lilou qui ne put s’empêcher de se ratatiner sur elle-même.

-Comment peux tu désirer devenir un vampire ? En cet être que tu trouves justement si cruel. Que crois tu que font les vampires ? Tu me reproches de te prendre et de te rejeter à ma guise, mais c'est dans la nature des vampires ! Je ne suis peut-être qu'une exception, tu n'as jamais vu les autres vampires…

Lilou prit une mine boudeuse en baissant les yeux comme un enfant. Visiblement, c’était le détail transformation vampire que Jack n’avait pas apprécié… A vrai dire, elle n’avait pas vraiment prêté attention à tout ce qui sortait de sa bouche, et elle n’avait pas vraiment songé à cette éventualité. Cependant, si ça énervait tellement Jack, son esprit de contradiction se devait d’y prêter une attention toute particulière. Il lui saisit le menton pour l’obliger à relever la tête.

-…J'ai bien d'autres soucis en tête que m'occuper de tes états d'âmes. As tu pensé un seul instant à la réaction d'Elijah ?...

Lilou releva furieusement les yeux vers Jack et se serait volontiers dégagée de son étau si cela avait été possible. J'ai bien d'autres soucis en tête que m'occuper de tes états d'âmes. Jack savait la blesser dans son orgueil. Lui rappeler qu’elle n’était qu’une enfant par rapport à lui et que la dernière chose qu’il voulait faire, c’était de s’occuper des caprices d’une enfant. Lilou aurait voulu s’énerver en sautillant sur place et en criant qu’elle n’était plus une enfant, ce qui aurait évidemment prouvé sa puérilité mais la mention d’Elijah la remplie un instant d’une profonde nostalgie.

-Comment peux tu désirer ressembler à la créature que je suis ? Je me nourris de sang , je mets fin à des vies sans la moindre culpabilité ! Si j'avais pu choisir, je n'aurais jamais accepté de vivre cette existence, et alors que toi tu as le choix tu preferes gaspiller ta vie pour ressembler à un monstre ?

Lilou rebaissa les yeux tristement comme c’était le seul mouvement que lui permettait Jack. Un monstre, c’était comme ça que le demi-dieu se baptisait… Il avait une image tellement négative de lui-même ! Pour Lilou, Jack était un héro, qui combattait sa nature et reniait ses propres frères. Un rebelle ne renonçant pas à ses valeurs. Elle aurait volontiers écrit un livre sur lui si Meaghan ne l’avait pas déjà fait et si elle avait un don quelconque pour l’écriture.

-Mais as tu perdu la tête ? Est ce que tu veux me faire perdre la tête ? J'ai bien d'autres problèmes à regler, dont certains ne sont pas les miens. Alors je te prierais, Lilou de ne pas ajouter sur ma liste mon soucis de ton bien-être. Je dois déjà m'occuper d'Ava et surveiller Meaghan, il ne faudrait pas en plus que j'ai à vérifier que tu ne tentes pas de trouver un vampire susceptible de te transformer !

Il finit par lâcher Lilou avec un regard de tueur qui fit frissoner la jeune fille. Elle ignorait tout de ce que Jack venait de dire. Il s’occupait d’Ava ? La jeune fille croyait que la vampire était partie depuis longtemps. Et pourquoi devait-il surveiller Meaghan ? C’était de ses amies qu’il parlait. Pourquoi Lilou était-elle la seule à n’être au courant de rien !

-Maintenant si tu veux vraiment que je parte, dis le moi plutôt en face !, continua Jack d’une voix morose. Mais ne compte pas sur moi pour te transformer en monstre sanguinaire, je ne veux pas prendre le risque que tu deviennes comme Ava ou Crystal. C'est hors-de question !

Il avait toujours l’air aussi en colère et Lilou avait du mal à ne pas le fixer la bouche ouverte, tel un poisson clown face à un requin sanguinaire de cinq mètres orné de pierres précieuses en furie. Elle se concentra cependant pour refermer sa bouche mais se rendit compte qu’elle devrait la rouvrir pour répondre à la question qu’avait posé Jack.

-Je… ne savais pas pour Ava, commença-t-elle mitigée entre la tristesse et la déception. Et je ne sais rien non plus concernant Meg… Je ne veux pas que tu partes ! Mais si tu as… des choses… à faires, ben vas-y…

Lilou espérait montrer en le laissant partir sans demander plus d'explications comme elle bouillonait de le faire qu'elle savait faire preuve de maturité. A son tour, elle planta son regard dans celui de Jack et releva le menton.

-Je ne demanderai à personne de me transformer en vampire. Pas parce que tu me l’ordonne mais parce que je préfère mourir plutôt que de faire du mal à un être humain innocent…

Baissant les yeux, les sourcils froncés, la jeune fille enchaîna rapidement avant que Jack n’ai eu le temps de dire quoi que ce soit.

-Mais tu n’es pas un monstre Jack. La culpabilité, c’est un sentiment que tu connais, et je pense même que malheureusement tu l’éprouves souvent quand tu es avec moi.

La jeune fille releva timidement les yeux pour juger la réaction de Jack.

-Je… ne savais pas pour Ava, avoua t-elle avec ce que je reconnaissais être de la deception dans sa voix. Et je ne sais rien non plus concernant Meg… Je ne veux pas que tu partes ! Mais si tu as… des choses… à faires, ben vas-y…

Du coup, je ne m'attendais pas que mes arguments marchent, Lilou ne semblait plus du tout en colère mais triste et désolée, ou quelque chose comme ça. Et voilà ! J'avais du encore râter quelque chose. Je devais décidement revoir pas mal de truc dans ma façon d'agir avec cette jeune fille. Il fallait absolument que je parle à une Ava saine d'esprit et qu'elle me dise ce qu'il y avait dans la tête d'une humaine saine d'esprit.

-Je ne demanderai à personne de me transformer en vampire. Pas parce que tu me l’ordonne mais parce que je préfère mourir plutôt que de faire du mal à un être humain innocent…

J'allais lui rétorquer que si elle pensait réellement ça, elle ne m'aurait pas demander de la transformer quelques minutes plus tôt, car après tout, elle semblait être en totale contradiction avec elle même. Mais elle m'en empecha en continuant de parler sur sa lancée. Elle le faisait exprès, je le voyais dans ses yeux, elle ne voulait pas que je parle, que je puisse la contredire. Quoique je ne sais pas trop ce que j'aurais dit pour la contredire. MAis au moins, je suis sûre que j'aurais trouvé pour argumenter.

-Mais tu n’es pas un monstre Jack. La culpabilité, c’est un sentiment que tu connais, et je pense même que malheureusement tu l’éprouves souvent quand tu es avec moi.

Alors que je venais de lui crier dessus et de lui montrer un apperçu de ma nature de vampire, elle tentait de m'analyser et d'essayer de me comprendre alors que bien sûr, elle ne le pouvait pas. J'avais beau tenter de lui montrer que j'étais un monstre, d'essayer de la pousser à comprendre qu'elle n'avait rien à gagner avec moi, mais sans lui dire directement, elle ne voulait absolument rien savoir. Mais comment est ce que cette fille marchait à la fin ?

-Tu es tellement humaine ! lachai-je en aillant assez de mal à retenir le sourire qui était en train de naître sur mes lèvres. C'est xasperant.

J'éclatai de rire presque malgré moi. Elle allait me tuer cette fille. Véritablement. Elle était tellement simple, après tout ce n'était qu'une humaine et pourtant, elle était tellement complexe pour moi. Il y avait du vrai dans ce qu'elle disait, mais elle passait sa vie à se contredire, à croire qu'elle ne s'écoutait jamais penser. Ce qui, moins amusant, était peut-être le cas. Comment arrivait-elle a aligner deux gestes coordonnés ? Tu m'étonnes qu'elle soit si maladroites. Il faudrait que je demande à Edward, s'il revenait un jour, qu'est ce qu'il y avait dans sa tête. Et surtout, il faudrait que je demande à Ava, comment elle pourrait -être, si par le plus grand des hasards, elle devait croiser un vampire.

-C'est incroyable !, fis-je en prenant son visage relevé vers moi entre mes mains. J'aimerais savoir ce qu'il y a dans ta tête, ajoutai-je en repoussant une de ses mèches de cheveux. Je suis un monstre Lilou, depuis deux siècle, peut-être que j'ai le coeur d'un repenti, mais cela ne change rien à ce que je suis.

Je la relachai et parti en quête d'un pansement dans la salle de bain en escaladant presque des tas d'objets, quand je réussis à dénicher du coton et de l'adhésif pour soigner la main de Lilou, parce que l'odeur de son sang allait vraiment me rendre fou, je pris sa main et la soignait avec mille et une précautions avant de la regarder et de lui sourire.

-Maintenant, Mademoiselle Way, vous allez me faire le plaisir de vous preparez pour m'accompagner là où je vous emmène, peu importe qui ai besoin de moi.

Je lui fis faire un tour sur elle même avec sa main valide en notant quelques déchirures ici et là, et des écorchures sur ses genoux.

-Oui, et tu vas me faire le plaisir de nettoyer ces plaies sur tes genoux et peut-être de te changer. Tu n'as besoin de mettre quelque chose de trop classe, hein.

Je lui souriai tendrement.